mardi 16 février 2010

Bonjour Aden au Yémen du sud…

Vers 8h le navire accoste au port industriel d’Aden au Yémen du sud. Après avoir dépassé le cap de Madinat Ash Sha’b et être passé devant le promontoire de « Elephant’s Back », le vaisseau des mers a remonté le canal conduisant à l’entrée du port… J’écris sur le chronojournal vers 9h30 …Kitaro interprète « Spirit of Takai (Live) » de l’album « An Enchanted Evening (Live) »… Je déguste quelques fruits offerts par Chonna… Mike Pidone chante dans la cabine : New-York, New-York… My way… Depuis le navire, Patrick prend des photos du port d’Aden et des environs… Vers 10h30 j‘actualise le blog du voyage… Nous assistons à 11h à un quiz de culture générale… Très peu de participants… la majorité des passagers est partie en excursion… Nous nous baladons ensuite sur le pont 10 sous le chaud soleil d’Aden… En arabe ce nom signifie « Paradis »… Le Yémen est situé à l’extrême sud de la péninsule arabique. Il confine au nord avec l’Arabie Saoudite et à l’est avec le sultanat d’Oman… La température varie de 32° en hiver à 50° en été… L’actuelle république du Yémen fut officiellement constituée le 22 mai 1990 avec Sanaa pour capitale …l’ancien royaume de Saba… Sanaa est aujourd’hui l’une des plus belles villes islamiques au monde …inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco… Située à 2300 mètres d’altitude, Sanaa aurait été fondée, selon la légende, par Sem, le fils de Noé… Elle abrite la plus grande médina du monde arabe et présente un complexe de 40 petits souks, chacun d’eux étant spécialisé dans un article particulier… Très étonnant, le « marché aux voleurs » où tout le monde peut vendre ses vieilleries… Le buffet nous accueille pour le déjeuner où des spécialités portugaises sont proposées… Crudités et légumes cuits agrémentés d’huile d’olive composent mon repas… Vers 14h, munis d’un « shore pass », nous entrons au Yémen… La traversée de la zone du port étant interdite à pied, une navette gratuite nous conduit à la sortie du complexe maritime où les activités industrielles et commerciales se mélangent avec celles des pêcheurs affairés qui grouillent sur les quais et sur leurs embarcations, de type caraque ou esquif… Ces scènes rappellent à Patrick le feuilleton télévisé « Les mystères de la Mer Rouge » …avec Henri de Manfred comme personnage principal …me semble-t-il !... Un couple de français de retour au navire nous informe du coût des taxis… Pour 10-€ un homme de type africain nous prend en charge… Désireux d’aller arpenter les souks, il nous conduit dans le secteur concerné… Nous traversons Aden… L’impression est saisissante… Les rues de la ville en activité semblent sortir d’un tremblement de terre ou d’un conflit armé… Les trottoirs sont défoncés, certaines constructions inachevées donnent l’impression d’avoir été bombardées …et pourtant le sud du Yémen est en paix depuis une vingtaine d’années… des matériaux éparses en tous genre semblent oubliés un peu partout… Le chauffeur nous guide dans les souks… De nombreux habitants ont la joue droite gonflée et déformée à force de mâchouiller du « Kat », des feuilles vertes quelque peu euphorisantes ressemblant vaguement à celles de la menthe… Ils sont fiers de ce gonflement, synonyme d’aisance financière puisque le coût des feuilles de kat est élevé… Patrick achète une paire de chaussures ouvertes. Le prix de 17-€ est étonnement bas… En France, le prix oscillerait entre 100 et 150-€… Plus loin nous achetons deux grands rectangles de tissu fabriqués au Yémen dans l’esprit du paréo ou du pagne… Les hommes portent couramment ce genre de vêtement en dessous de la taille comme on peut le découvrir sur les photos publiées sur le blog… Patrick prend en photo une camionnette à la décoration artisanale originale… De nombreux hommes sont assis ou allongés devant leur échoppe… Le stress leurs est étranger… Ils fument, font la sieste, mâchent le kat …en attendant le client… La température dépasse allégrement les 30°… Le chauffeur nous conduit ensuite dans une autre partie de la ville pour découvrir de l’artisanat local… Les règles de conduite sont illusoires et chacun roule à sa façon …mais tout cela semble bien fonctionner… Notre taxi est plutôt déglingué comme de nombreux véhicules aperçus le long du trajet… A un moment donné, le taxi passe devant une sorte de parc bien entretenu à l’herbe verte digne d’un gazon anglais… Ahmed nous accueille dans la boutique où nous aboutissons… Nous flânons parmi les nombreux objets présents …un vieux gramophone, un appareil photo en bois du début du 20ème siècle, des dentitions de requins …et de multiples objets locaux tels que colliers, armes blanches, récipients… Nous achetons une superbe ceinture composée de plaquettes d’argent assemblées et ornées de chaînettes… Je serre la main d’Ahmed en sortant… Il affiche un superbe sourire… Le prix de la ceinture correspond à environ deux mois de revenus du citoyen lambda… Nous sommes de retour au bateau vers 16h… Sur les quais à proximité du navire, j’achète le chèche porté par un des vendeurs de souvenirs… Une pause chocolat chaud est la bienvenue après la moiteur poussiéreuse de la ville… Je m’installe à l’ordinateur pour relater ces instants passés à Aden, la deuxième plus grande ville du pays après Sanaa… Les anglais exercèrent leur contrôle sur Aden de 1839 à 1959 …après le passage tour à tour, depuis 1513, des portugais des mamelouks d’Egypte, des Ottomans et de la dynastie Zaydite… Vers 18h je réalise quelques montages de photo sur Corel pour illustrer la page d’aujourd’hui sur le blog… Un mail d’Emma nous accueille sur la messagerie Gmail… Nous lui confirmons par retour notre décision… Un peu avant 19h nous dînons au buffet Muscadins et à 19h30 nous assistons au one man show de « Kairuso »… Un spectacle surprenant et audacieux en rapport avec l’embonpoint… L’artiste a revêtu une sorte de bouée corpulente qui le rend obèse au niveau de la taille, tel un ballon disgracieux et provocateur… Nous suivons les péripéties de cette personne obèse dans le déroulement de sa vie… Les applaudissements sont le fruit d’une partie de l’assistance… En fin de show, une séduisante jeune femme, la larme à l’œil, me dit être choquée par le contenu du spectacle… Je la sens blessée et décontenancée par ce show engagé aux multiples acrobaties dérangeantes et allusions directes aux facettes variées de la collectivité humaine… Nous bavardons quelques instants en cabine avant d’entrer au pays des rêves… Un troisième saut dans le temps s’annonce cette nuit amenant ainsi à 3 heures l’écart avec l’horaire de la France…

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